07/11/08

La phytoépuration est un système de traitement des eaux usées par assainissement naturel à base de plantes. Les plantes assimilent les nitrates et les phosphates contenus dans l’eau, elles peuvent fixer toute une série de polluants et même certains métaux lourds. La phytoépuration des eaux usées est basée sur le principe suivant : il existe une symbiose entre les bactéries des plantes au niveau des radicelles ; les bactéries aérobies (qui ont besoin d'oxygène) transforment les matières organiques en matières minérales assimilables par les plantes, en retour, les plantes aquatiques fournissent, via leurs racines, de l’oxygène aux bactéries.
Ce système appliqué aux maisons individuelles est utilisé pour traiter les eaux de lavage dites "eaux grises" (vaisselle, douches, ...). Les eaux usées provenant des toilettes à eau, dites "eaux-vannes" ne peuvent pas être traitées par ce système, cela nécessiterait une installation beaucoup trop importante en surface et peu écologique dans le principe. D’une manière générale, pour préserver nos ressources en eau, il est préférable d’installer des toilettes sèches à compost.

Les avantages d'un tel système sont nombreux :

• Sanitaire : Conformité des rejets aux exigences réglementaires.
• Écologique : Économie d’eau, réduction de la pollution des eaux de surface et des nappes phréatiques, valorisation des effluents et du compost (issu de l'exploitation des toilettes sèches).
• Économique : Coût d’investissement 2 à 3 fois plus faibles qu’une installation classique et faible coût d’entretien.

Le projet SoleilS a obtenu dès le permis de construire l'autorisation de mettre en place une phytoépuration, cette autorisation se transforme donc en obligation et cette installation fera partie du contrôle de conformité de la maison.

L'implantation idéale est une zone en pente douce pour permettre à l'eau de s'écouler naturellement d'un bassin à l'autre. La phytoépuration du projet SoleilS, entièrement conçue et réalisée par Philippe PELLAN, écopaysagiste, est implantée en contre bas de la maison pour exploiter la pente naturelle. Après terrassement de la zone, suivant un angle de pente d'environ 10%,  des trous ont été creusés pour accueillir les bacs de filtration successifs. Les bacs utilisés sont en polypropylène et ont une capacité de 500 litres. Le nombre de bacs est fonction de la capacité d'épuration requise. Cette capacité est évaluée en équivalent-habitant (valeur journalière moyenne de pollution des eaux par personne). La phytoépuration de la maison SoleilS compte 7 bacs sur une surface de 10m².

Après la sortie des eaux usées, au niveau des fondations de la maison, se trouve un filtre à paille. Un système de tuyauterie alimente en parallèle les deux  premiers bacs de la phytoépuration. Ces deux bacs sont les points d'entrée du circuit d'épuration, ils fonctionnent en alternance pour permettre de respecter le délai d'assimilation des bactéries par les plantes.  L'alternance est réalisée bimensuellement par utilisation d'un système de vannes.

Les bacs contiennent de la pouzzolane. La pouzzolane est une roche naturelle constituée de projections volcaniques basaltiques. Elle possède une structure alvéolaire qui, utilisée comme substrat pour les plantes épuratrices, assure un bon développement racinaire, condition sine qua non pour optimiser la filtration. Entre les bacs, les eaux s'écoulent à travers des tuyaux.

Les 4 premiers bacs contiennent des roseaux (Phragmites communis) qui digèrent les eaux les plus chargées.

Le cinquième bac contient des joncs (Juncus effusus ou Schoenoplectus lacustris)

L'avant-dernier bac est planté d'Iris (Iris pseudacorus)

Le dernier bac a été ajouté pour récupérer les eaux épurées. Il contient une eau non potable de qualité de rivière utilisable pour l'arrosage du jardin. Ce bac devra être couvert lorsque la phytoépuration sera mise en fonctionnement.

Un aménagement paysagé constitué de roches, galets et de petits arbustes sera réalisé autour de la phytoépuration  afin de masquer les bacs et la tuyauterie apportant ainsi encore plus d’harmonie dans cette espace.

Avant d’envoyer les eaux à traiter dans le système il faut attendre que les plantes soient suffisamment développées. Le délai peut varier en fonction du lieu et de la saison de plantation, il doit donc être intégré dans le planning de construction de la maison pour que tout soit prêt lors de l'emménagement !
Nota : Les photographies présentées ici ont été prises au moment de la construction du système, elles seront réactualisées prochainement  pour donner un aperçu de l’ensemble en fonctionnement.

Voir aussi le reportage sur la phytoépuration

Sandra COURPASSON