22/11/09

Réseau d'acheminement, cuve et usage

 

Récupérer les eaux de pluies dans une citerne est le moyen le plus écologique de gérer l'eau non potable. L'eau de pluie est assez propre avec un PH moins calcaire que l'eau de forage. Seule l'eau provenant des toitures est récupérée, les eaux ruisselantes sur le terrain sont trop chargées en particules pour être envoyées dans une citerne. Elles peuvent néanmoins être récupérées dans une retenue collinaire, un bassin naturel de rétention.

La récupération des eaux de pluie nécessite l'installation de gouttières sur la toiture et la mise en place d'une descente d'eau au niveau du sol. Des tuyaux enterrés permettent ensuite d'acheminer l'eau dans une citerne. Ces tuyaux peuvent être en PVC, en terre cuite ou en polyéthylène selon le budget alloué. Sur le tube d'arrivée des eaux pluviales, une grille permet de gérer les feuilles mortes : c'est une grille en inox positionnée avec un angle particulier qui préfiltre l'eau en laissant les feuilles de côté.

 

Les citernes de récupération d'eau sont généralement enterrées. Stocker l'eau dans un contenant enterré permet de la conserver à une température tempérée et de limiter les variations de température sources de prolifération des micro-organismes. L'eau peut donc être stockée plus longtemps, en particulier dans les régions où les périodes de pluie sont très espacées. Les citernes sont également enterrées pour des raisons esthétiques. Les citernes peuvent être bâties en agglos à bancher par exemple ou en brique avec des enduits étanches. Il est également possible d'utiliser des cuves en plastique alimentaire (polyéthylène), en inox ou en acier vernis ou encore des cuves en plastique souple adaptées aux vides-sanitaires.

 

Une pompe installée dans la citerne permet de pomper l'eau pour pouvoir l'utiliser. Il est d'ailleurs possible d'installer une éolienne de pompage dans la mesure où le terrain le permet : zone ventée, espace libre sans grands arbres à proximité. Pour alimenter une sortie d'eau dans le jardin destinée à remplir des arrosoirs, il n'est pas nécessaire de filtrer l'eau en sortie. En revanche, si l'eau alimente un réseau de goutte à goutte, il faut installer des filtres à lamelle pour éviter que les tuyaux ne s'encrassent. Ces filtres s'entretiennent régulièrement et très facilement par un rinçage à l'eau. Pour éviter de trop agiter l'eau, l'alimentation de la citerne est réalisée par des becs qui font arriver l'eau à mi-hauteur. De même, le pompage n'est pas réalisé au fond ni à la surface de l'eau, mais grâce à un tuyau tenu avec un flotteur à 30 cm de la surface, ce qui permet de pomper l'eau la plus propre.

 

En cas de trop plein, la citerne est munie d'un système de surverse qui s'évacue dans des tuyaux d'épandage ou qui peut alimenter une zone humide du jardin avec des plantes adaptées. Il faudra être vigilent aux plantes installées à proximité des eaux de surverse non seulement pour planter des variétés adaptées à l'humidité mais encore pour préserver les tuyaux d'épandage. La charge d'entretien d'une citerne est fonction du lieu (arbres à feuilles caduques, présence d'oiseaux, sable, ...). Les citernes sont pourvues de regards dits "trous d'homme" qui permettent d'avoir une bonne visibilité sur l'intérieur de la citerne : sur les côtés et le fond.

 

L'eau de pluie stockée en citerne est couramment utilisée au jardin. Elle peut également être utilisée pour alimenter les chasses d'eau de toilettes à eau sous réserve de baliser le réseau de plomberie pour indiquer qu'il véhicule une eau non potable.

Il faut savoir également que dans certaines régions, il existe des aides à l'acquisition de pompes à moteur thermique pour pouvoir pomper dans les réserves d'eau personnelles en cas d'incendie.

 

Les installateurs de citerne sont généralement des professionnels de l'assainissement. Mais, de plus en plus, cela relève de nouveaux métiers liés à la prise en compte du respect de l'environnement. Jusqu'à lors les surverses d'eau étaient gérées dans les tubes d'épandage ou dans des éponges (des trous avec des cailloux à l'intérieur). C'est une préoccupation nouvelle que de gérer les eaux de ruissellement avec des lagunes pour ne pas perdre l'eau mais l'utiliser pour nourrir des plantes et ainsi contribuer à la biodiversité et aux paysages.

Sandra COURPASSON