01/08/09

Gobti, Corps d'enduit, Enduit de finition, Badigeon

 

Après la préparation des murs, la pose des enduits peut commencer.

Les enduits posés sur la paille doivent être respirants, ils sont donc réalisés sur une base de chaux en non de ciment. Sur la paille, qui a besoin d'être totalement protégée, l'enduit est un élément structurant. La pose des couches les plus épaisses est soumise à des contraintes de température pour éviter la fissuration. En effet, les fissures se créent lorsqu'il y a une différence de vitesse de séchage entre la partie externe de l'enduit et sa partie interne, l'eau cherchant à s'évaporer vers l'extérieur, si la face externe sèche avant la face interne, l'enduit se fissure au moment du séchage de la partie interne pour laisser sortir l'eau. Aussi, sur les murs extérieurs, c'est un poste difficile à réaliser en autoconstruction  ; en revanche, la pose intérieure, moins exigeante, peut être réalisée par les autoconstructeurs.

 

La première couche s'appelle un gobti, c'est un mortier très liquide, composé d'un mélange de sable assez gros et de chaux dosé à 2 pour 1. Projeté sur la paille, c'est une couche d'épaisseur très fine qui va rentrer dans les fibres et qui permettra au corps d'enduit d'accrocher aux murs.  Les angles de fenêtre et de porte sont renforcés avec de la fibre de verre avant la projection. Cette couche est délicate à poser parce que la paille est un matériaux souple qui fait rebondir le gobti lors de la projection.

 


 

La seconde couche s'appelle le corps d'enduit, elle est également composée d'un mélange sable-chaux.  C'est cette couche qui va cacher tous les défauts et masquer les irrégularités, c'est le redressé : on met le mur d'aplomb, on fait les tableaux de porte et de fenêtre. Sur la paille il n'est pas nécessaire de faire un corps d'enduit très épais, 10 à 15 mm d'épaisseur suffisent, car ce matériaux doit respirer plus de l'intérieur que de l'extérieur. La capacité de respiration est déterminée soit par l'épaisseur de la couche d'enduit, soit par le dosage de la chaux, plus on va vers l'extérieur, moins on dose. Le dosage du corps d'enduit va donc être beaucoup plus faible que celui du gobti, de l'ordre de 4 pour 1.

 

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La troisième couche s'appelle l'enduit de finition. Toujours composé d'un mélange sable-chaux, il est réalisé avec un sable plus fin pour faciliter la pose compte-tenu de la faible épaisseur de cette couche (4 à 5 mm). Le dosage est de 4 à 5 pour 1. Cet enduit sert à protéger le corps d'enduit, c'est lui qui fait l'étanchéité à l'eau. En l'absence de badigeon, c'est à cet enduit que sont mélangés les pigments de coloration.

 

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Le badigeon, quatrième et dernière couche, n'est pas systématique. En effet, selon les bonnes pratiques, un enduit de finition doit être réalisé d'une seule traite sur une même façade afin de ne pas créer de raccords. Le badigeon permet, dans le cas contraire, de masquer les raccords. Un badigeon est composé d'eau et de chaux aérienne éteinte qui a la particularité de durcir dans le temps. Si un badigeon est posé, c'est alors à lui que seront mélangés les pigments de coloration sans qu'il soit nécessaire de pigmenter l'enduit de finition. Cela étant, comme le badigeon est très très fin (il s'apparente plus à une peinture qu'a une couche d'enduit), à l'usage le moindre impact fait apparaître la couche précédente et donc son absence de teinte. Il est donc possible d'opter pour une autre solution qui est de pigmenter l'enduit de finition et de poser un badigeon coloré, même s'il est généralement difficile d'obtenir exactement la même teinte pour les deux couches.

Sandra COURPASSON