04/08/08

Charpente Poteaux/Poutres, Mode d'assemblage

 

Le bois utilisé pour la structure de la maison SoleilS est du Douglas, c'est un dérivé du pin d’Oregon dont la souche est originaire des États-Unis. C'est un résineux qui pousse en France et plus particulièrement dans les Cévennes où se trouvent les plus beaux spécimens et d'où provient le bois utilisé pour ce chantier. Le Douglas est un bois de charpente assez stable et naturellement résistant aux attaques d'insectes (classe 3), il n'a donc pas besoin de traitement.  Il est utilisé ici sous forme de poutres massives de section rectangulaire de 20*35cm pour des longueurs allant jusqu'à 11m. La maison SoleilS a une envergure de L.16m*l.11m*h9m.
Pour les ossatures bois, il est également possible d'utiliser du Mélèze dont la production est plus locale en Provence puisque l'on en trouve dans la région des Alpes de Haute-Provence. De classe 4, le Mélèze est un résineux très résistant aux attaques d'insectes, mais il a tendance à se vriller tant qu'il n'est pas sec, il est par ailleurs difficile à faire sécher, c'est pourquoi il est souvent utilisé en bois rond ce qui confère un style particulier aux maisons. Dans d'autres régions de France, les structures bois peuvent être réalisées en Chêne ou en Châtaignier. Le Chêne est plus résistant qu'un résineux et permet de réduire les sections de bois. Le Châtaignier, en revanche, ne permet pas d'avoir des poutres aussi larges.

Douglas de Corrèze, hauteur 40 m

 


Le choix de l'essence de bois pour le projet SoleilS s'est basé sur des critères de proximité d'approvisionnement, d'esthétique (poutres de sections rectangulaires) et de coût, le Douglas est en effet 20% moins cher que le Mélèze (350 à 400€ le m3 pour le premier et 450 à 500 € le m3 pour le second).

Le montage de la structure bois a été confié à la société Arbâts, les arbres bâtisseurs qui est une entreprise spécialisée dans les constructions écologiques à ossature bois et structurée en SCOP – Société Coopérative de Production. Dés l'obtention du permis de construire, les charpentiers et ingénieurs d'Arbâts sont intervenus sur le projet, en collaboration avec un bureau d'étude, pour réaliser la conception de la structure bois. A partir du dessin d'architecte qui donne la forme générale du bâtiment : hauteurs, largeurs, ouvertures et aménagements intérieurs, ils ont déterminé le mode constructif à appliquer (type de poutres et mode d'assemblage). A partir d'une certaine taille de construction ou dès qu'il existe des points techniques complexes (comme le caractère sismique sur ce chantier), l'appel à un bureau d'étude permet d'obtenir une garantie supplémentaire dans la conception (solidité de l'ensemble et dimensionnement ajusté des pièces de bois). Ils ont également participé à des réunions en amont du chantier avec le maçon, l'expert en construction de maison en botte paille et les propriétaires pour tenir compte de l'impact des murs en paille sur l'ossature de la maison. La manière dont sont placées les bottes de paille par rapport à l'ossature (poutres apparentes ou non) joue sur l'ensemble de la structure de la maison jusque sur les fondations. L'esthétique recherché peut amener à déplacer les poutres de l'ossature qui n'appuieront alors pas au même endroit sur les fondations. De même, la taille et le calibrage des bottes de paille détermine la forme de la structure d'accueil des murs.

Dans ce type de projet, la coordination entre les différents corps de métier, déjà indispensable dans un projet de construction classique, est cruciale, car les méthodes ne sont pas encore encadrées par des pratiques standardisées et partagées par tous.

 

Il n'y a pas de risque particulier sur le délai d'approvisionnement : la commande est envoyée environ 2 mois avant le démarrage du chantier bois. Le débit est réalisé sur mesure. Le plus difficile dans la  région Provençale est de trouver un fournisseur de bois massif, c'est pour cette raison que le bois utilisé provient des Cévennes.

 


 

Les poutres ont été assemblées au sol pour former chaque montants de la structure : les fermes (ou plutôt demi-fermes puisque le toit de la maison SoleilS n'a qu'une seule pente). L'assemblage est réalisé en moisé, c'est à dire que les poutres sont adossées les unes aux autres et fixées par des plaques de métal, des vis et des boulons. Les fermes ont ensuite été levées à l'aide d'une grue pour être positionnées sur la dalle. Les poutres sont fixées sur la dalle au sol avec des pieds métalliques et des tiges filetées de diamètre 12 mm (à cause des contraintes sismiques) qui s'enfoncent dans les piliers béton construits à cet effet dans les fondations.
Les planchers sont réalisés avec des solives, poutres posées transversalement dans des sabots métalliques invisibles (intégrés dans le corps de la poutre) lorsque les poutres sont destinées à être apparentes ou des sabots métalliques externes sinon.
Les arbalétriers, poutres support de la toiture, ont été ajustés sur les demi-fermes lors de leur montage au sol puis démontés pour être posés à la fin du chantier bois car la grue ne permettait pas de lever l'ensemble en une seule fois. Des croix de St André ont également été posées sur la face Nord pour gérer le contre-ventement.

Sandra COURPASSON